Game over... jouer aussi peut rendre addict

🎮 Jeux vidéo, jeux d’argent & Addictions
Dans les environnements académiques compétitifs, les jeux vidéo ou les jeux d’argent peuvent devenir une échappatoire au stress ou à l’ennui. Pourtant, leur usage excessif peut mener à des formes d’addiction comportementale, avec des répercussions sur la santé mentale, le sommeil, la concentration et les relations sociales.
🧠 Addiction sans substance : même combat
Comme pour les drogues ou l’alcool, les jeux vidéo et les jeux d’argent activent le système dopaminergique de la récompense. Une victoire en ligne ou un gain d’argent libère de la dopamine, renforçant le comportement et poussant à recommencer — parfois de façon compulsive¹.
Les études montrent que ces comportements peuvent entraîner une perte de contrôle, un isolement social, une réduction des performances académiques, et une altération du jugement similaire à celle observée dans les addictions à substances².
🧬 Vulnérabilités psychologiques et neurobiologiques
Certaines caractéristiques augmentent le risque d’addiction : impulsivité, recherche de sensations, dépression ou anxiété sous-jacente. D’un point de vue cérébral, on observe une hyperactivité du système limbique (plaisir) et une hypoactivité du cortex préfrontal (contrôle) — un déséquilibre déjà connu dans les autres formes de dépendance³.
Chez les jeunes adultes, dont le cerveau est encore en maturation, ce déséquilibre peut être particulièrement problématique⁴.
🔁 Sommeil et usage problématique : un lien bidirectionnel
L’addiction aux écrans ou aux jeux altère fortement les rythmes circadiens : exposition tardive à la lumière bleue, stimulation cognitive intense, difficulté à « décrocher ». Cela retarde l’endormissement et réduit la qualité du sommeil, ce qui, en retour, augmente l’impulsivité et la vulnérabilité à l’addiction⁵.
Ce cercle vicieux est particulièrement préoccupant chez les étudiants, souvent déjà en dette de sommeil chronique.
❓ Comment savoir si je suis addict ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît le "trouble du jeu vidéo" comme une pathologie caractérisée par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu au point qu'il prenne le pas sur d'autres centres d'intérêt et activités quotidiennes, et la poursuite ou l'intensification du jeu malgré des conséquences négatives.6
Des outils d'auto-évaluation sont disponibles pour vous aider à faire le point sur votre usage :
Addict'AIDE propose des tests pour évaluer votre niveau de dépendance
🆘 Ressources pour obtenir de l'aide
Si vous ou un proche êtes concerné par une addiction, plusieurs ressources sont à votre disposition :
Addict'AIDE : une plateforme dédiée aux addictions, offrant des informations, des outils d'auto-évaluation et un annuaire des structures d'aide
Santé.fr : le site officiel du ministère de la Santé, proposant des informations sur les troubles addictifs et les structures de prise en charge
Centre de Référence sur le Jeu Excessif (CRJE) : un centre spécialisé dans la prise en charge des addictions liées aux jeux
N'hésitez pas à consulter ces ressources pour obtenir de l'aide et des conseils adaptés à votre situation.
📚 Sources
American Psychiatric Association (2013). DSM-5, section "Internet Gaming Disorder – Conditions for Further Study". Lien vers le document
Gonzalez-Bueso V. et al. (2018). Internet Gaming Disorder in Adolescents: Personality, Psychopathology and Evaluation of a Psychological Intervention Combined With Parent Psychoeducation. Front Psychology. Lien vers l'article
Wei Yao, Y. et al. (2017).Functional and structural neural alterations in Internet gaming disorder: A systematic review and meta-analysis. Lien vers l'article
Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives (OFDT) (2021). Regards croisés sur les conduites addictives et la santé à l’adolescence. Lien vers le rapport
Han X. et al. (2024). Electronic Media Use and Sleep Quality: Updated Systematic Review and Meta-Analysis. Lien vers l'article
L’OMS reconnaît officiellement le trouble du jeu vidéo (gaming disorder) | MILDECA (2019)